Dans cet article où je parle de mon diagnostic d’autisme reçu à l’âge adulte, je dis que le plus gros défi de ma vie, ça va toujours rester mon anxiété.
Au fil des ans, chaque fois que j’ai écrit là-dessus, des gens m’ont posé des questions et m'ont demandé mes trucs. J’ai pensé vous en dire plus ici.
Petit rappel : mes trucs ne seront pas nécessairement les vôtres
Je crois que c’est super important lorsqu’on parle de soi de révéler ce qui va moins bien, ce qui peut démontrer aux gens qu’ils ne sont pas seuls.
C’est arrivé souvent que des gens m’ont dit être étonnés par mon aveu d’anxiété, parce que je n’ai « pas l’air de ça » sur les réseaux sociaux (et probablement dans la vraie vie non plus), à moins qu’on me connaisse vraiment bien.
Je considère un peu que c’est ma responsabilité de montrer aux gens qu’on peut vivre avec l'anxiété en fonctionnant tout de même bien et en n’ayant « pas l’air de ça »!
Mais je voudrais aussi souligner que mon témoignage, c'est ma réalité, soit celle d’une seule personne. Tous les cas sont uniques; certaines personnes vivent leur anxiété autrement.
Comme par exemple, certains prennent du poids quand ils sont anxieux, alors que moi c'est le contraire. D'ailleurs, certaines personnes n’arrivent pas à fonctionner du tout, et ils ne devraient certainement pas se sentir mal à cause de ça!
Si vous êtes anxieuse(eux), il n’y a pas d’exemple à suivre, d’idéal ni de pression à avoir; ce n’est pas une compétition! Pratiquer la bienveillance envers soi-même et reconnaître qu’on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, c’est l'important.
1. Je ne prends pas de médication... pour l'instant.
Shtuterstock
Je n’ai jamais pris de médication pour l’anxiété. C’est mon choix et ma décision (entre autres parce que les antidépresseurs semblent avoir plus d'effets indésirables sur les personnes autistes), mais ça ne veut VRAIMENT pas dire que ce devrait être le cas pour tout le monde.
Pour pallier à la médication, j'ai mis en place toute une série de stratégies et j'ai organisé ma vie autour de ça au quotidien, ce qui me rend privilégiée par rapport à plusieurs.
Je suis loin d’être anti-médication, au contraire. Je dirais plutôt que je ne suis jamais arrivée au stade où j’ai considéré que j’étais rendue là, sans autre solution possible. Mais je suis passée proche quelques fois et ça pourrait très bien m’arriver, je le sais.
Certaines personnes ont besoin de cette médication pour fonctionner, voire même pour survivre, et elles devraient la prendre! Je voulais être claire sur le fait qu’il ne s’agit absolument pas d’un jugement ou de quoique ce soit du genre.
Chaque personne connaît sa propre limite : consultez et essayez de TOUT FAIRE si votre santé mentale ne va pas bien, incluant essayer différents médicaments. Mon idée générale, ça a toujours été de ne jamais arrêter d’essayer, jusqu’à ce que je trouve ce qui marche pour moi afin de me sentir mieux.
2. Je mange bien
C’est fou l’impact qu'a l'alimentation sur le mental. Et en plus, c’est une solution hyper simple et accessible!
Il y a des exceptions, mais à force de chercher, j’ai fini par trouver une manière de m’alimenter qui fonctionne pour moi... Et qui va peut-être vous étonner! Entre autres, les bons gras m’aident beaucoup, beaucoup. Disons que mon alimentation n'est vraiment pas low-fat!
Une autre chose qui va un peu à contre-courant, mais qui fonctionne pour moi : plus je mange de protéines, mieux je me sens.
Cela dit, c’est l’effet inverse avec les glucides. Alors je ne suis pas kéto, mais je sais que je dois modérer ma consommation. Deux choses directement et profondément anxiogène pour moi : le sucre et les farines blanches.
3. Je bois peu de caféine
Je ne bois pas de café, point. J’adore ça, mais chaque fois, ça me prend 2 jours à m’en remettre alors je m’en tiens à quelques lattés décaf par année.
Je bois plutôt du thé vert, qui contient moins de caféine que le thé noir. Oui, je suis à ce point sensible.
4. Je bois peu d’alcool
Comme tout le monde, j'apprécie prendre un verre une fois de temps en temps. mais c’est vraiment rare que je dépasse un verre. Et encore, il faut que je le prenne tôt en soirée.
Sinon, c’est garanti que ça va me faire spinner dans une spirale d’anxiété et d’insomnie dont je vais avoir beaucoup de mal à me remettre.
5. Je fais beaucoup d’exercice
Idéalement, pour moi, il faudrait que je m'entraîne 6 fois par semaine. Mais dans la réalité ça ressemble plutôt à 4 ou 5.
Chaque fin de semaine, je pars courir pendant plus d’une heure; je ne suis pas sûre que je serais capable de bien fonctionner sans ça. L’effet que cela a sur mon anxiété est très direct et très puissant.
6. Je m’écoute
Quand ça fait plusieurs jours que je ne dors pas et que je suis rongée par la fatigue et l’anxiété, ça ne va absolument rien donner de bon de m’entrainer. Alors de temps en temps, je prends des breaks.
Ce n'est pas toujours évident de bien comprendre quand pousser et quand laisser aller, mais ça fait partie du processus.
7. Je fais de la luminothérapie
Chaque automne, autour du temps où on change l’heure, c’est comme si je suis soudainement plongée dans les ténèbres. Alors depuis quelques années, je sors ma lampe de luminothérapie et je l’utilise presque tous les jours.
Encore une fois, c'est une solution tellement simple, mais qui donne des résultats clairs.
8. Je me fais traiter à l'acupunture
iStock/vkph
J’y vais depuis plusieurs années, durant les saisons les plus « difficiles », c’est-à-dire l’automne et l’hiver. Ça ne marche pas pour tout le monde, mais je vous jure que pendant mes traitements, je sens les endorphines se libérer à des endroits précis.
Ça me fait sentir totalement zen pendant quelques temps. C’est capoté.
9. Je passe du temps dehors chaque jour
C’est difficile à expliquer, mais même l’hiver, j’ai besoin de sentir le vent dans mon visage et d’être près des arbres. Ça a un effet calmant, ça remet les choses en perspective et ça fait longtemps que certaines cultures l’ont compris!
J'inclus aussi là-dedans : jouer dans la terre, m'occuper de mon jardin, de mes plantes, m'entourer de fleurs, etc.
10. Je prends des bains chauds
Shutterstock
Je me suis déjà fait dire que je devrais avoir honte parce que prendre un bain tous les jours, c’est un gaspillage d’eau épouvantable. Mais c’est si thérapeutique pour moi que j'ai décidé d'en prendre tout de même et de faire des efforts ailleurs.
Je pense que les gens qui n’ont jamais fait de l’anxiété ne comprennent pas ce fait, mais prendre un bain chaud a un côté très physique aussi. Et je sens INSTANTANÉMENT mon corps se décrisper au contact de l’eau chaude.
11. Je priorise mon sommeil
Seb Oliver / Getty images
Le sommeil, ça a toujours été mon point faible; je me souviens avoir fait des nuits d’insomnie dès l'âge de 5 ans. Disons que ça ne s’est pas amélioré avec l’âge, avec le stress et les responsabilités qui se sont accumulées.
Prioriser son sommeil, ça veut malheureusement aussi dire de faire des affaires bien plates des fois, comme refuser certaines occasions sociales et respecter mon propre rythme, c’est-à-dire de me coucher tôt!
12. Je prends parfois des suppléments pour dormir
Je ne prends pas d’antixolytique, mais périodiquement, j’ai vraiment besoin d’un peu d’aide pour briser un cercle vicieux d’insomnie. À l’occasion, je prends de la mélatonine, 2 ou 3 soirs de suite. J’ai aussi trouvé un supplément naturel qui fonctionne bien pour moi, sans me faire sentir un peu patraque le lendemain matin, comme le fait la mélatonine. Ça s’appelle Santé Bien Cultivée et c’est fait ici (ce n’est pas une publicité, juste un témoignage sincère).
Une fois par année environ, je m’autorise à prendre un Ativan, un seul soir. Ça marche super bien, mais ça a un potentiel d’accoutumance vraiment fou, donc prudence!
Je n’ai pas encore réussi à me procurer de l’huile de CBD. mais je compte l’essayer le plus vite possible.
13. Je travaille à la maison
Ce n’est vraiment pas à la portée de tout le monde, je sais. Mais dans ma vie, il y a vraiment un avant et un après ça. Ça fait toute la différence, parce que je peux faire mon propre horaire et parce que les journées où ça ne va pas, je n’ai pas besoin d’être à on quand même.
Vous avez été plusieurs à m’écrire après mon article sur l’autisme; ça me fait énormément plaisir de vous lire et de répondre à vos questions. Alors n’hésitez surtout pas!