« Les belles filles ont tout ce qu'elles veulent ». Je me souviens avoir eu cette pensée quand j’étais plus jeune, au secondaire.
Étant à cette époque un modèle prototype d'une emo-punk qui trainait trop au Ardène et qui écoutait du My Chemical Romance dans son mp3, j’étais loin d’être dans la même catégorie que « les belles filles ».
Ces filles-là, elles étaient cutes, bien « framées », habillées en carte de mode avec les nouveaux board shorts Roxy et les nouveaux souliers Fresh du Yellow, imitant les classiques Phat Pharm.
Moi, j’avais les cheveux courts noirs, des broches, un mohawk, du Manic Panic qui décolorait au gré des semaines, pis j’étais une grande chubby qui s’habillait avec du linge trop grand.
J’ai toujours été créative. J’excellais dans les arts, surtout dans l’art de ne pas être comme tout le monde. Je trouvais que fitter dans le moule était d’un ennui mortel.
J’avais aucune envie de m’habiller aux mêmes places que les belles filles, même si d’un côté, je les enviais totalement. J’enviais leurs vies, où tout avait l’air si simple. Super petites, super à l’aise avec les boys, super féminines, super pas de stress de se mettre en bikini pour la sortie de gang aux glissades d’eau.
Tout avait l’air si facile pour elles.
Ça m’a pris deux ans avant de décider que j’en avais assez d’être la grande qui se rabaisse les épaules lors des photos de gang, par peur de détonner en background. J’en ai eu assez de baisser le regard quand les gens regardaient mon look un peu différent.
Bien que je ne longeais pas les murs en étant intimidé par tout le monde, j'en ai eu des commentaires pas doux, auxquels j’ai pas eu assez de guts pour répondre...
Le jour où j'en ai eu assez
Puis est venu le jour où j’en ai eu assez d’envier la facilité de vivre des belles filles. Au bout de deux ans, quand j’étais dans mon cours de religion *super utile* en plein exposé oral, ce fut le fameux moment déclancheur.
Un simple travail oral à présenter devant la classe. Un court 3 minutes de bla-bla devant un groupe de gens que je côtoyais depuis plus de deux années de classe.
J’avais entamé quelques phrases et je n'avais pas l’attention de personne. Les autres se foutaient de mon exposé oral, ils continuaient à bavasser entre eux, à rire, à parler fort, à dessiner, à faire tout sauf m’écouter. Alors que pourtant, quand c'était le tour des autres, ils avaient été si attentifs.
J’en avais marre de pas avoir assez confiance en moi et d'être la petite toutoune à qui on porte pas trop d’attention. Juste celle qui se contente d’être là pour être là.
Et c’est en me gonflant de courage et de la petite dose de confiance que j’avais que je suis montée sur ma chaise et que j’ai simplement hurlé à tue-tête : « VOS GUEULES! » . Pis là, tous les regards se sont stupéfaits. J’avais maintenant leur attention. 3 minutes complétées, une excellente note et un sourire respectueux de la part du prof. À partir de ce moment-là, tout a changé.
J’ai réalisé qu’avoir confiance en soi, peu importe à quel niveau, ça apporte tellement plus que les apparences. À partir de ce jour-là, j'me suis plus jamais laissée traiter comme j’avais pu le faire auparavant J’ai décidé de m’accorder beaucoup plus de respect et j’ai commencé à travailler sur tout ce qui nécéssitait à mettre ma confiance à l’épreuve.
Parce que la confiance est le beau luxe qu’on peut s'offrir
J’ai changé de look, je me suis féminisée. Je l’ai fait pour moi, pour me sentir bien et pour me trouver jolie.
Puis, j’ai commencé à m’impliquer davantage dans diverses activités. Je n'avais plus peur de donner mon avis et je n'avais maintenant plus besoin de faire taire qui que ce soit pour la partager. Ces années-là ont changé ma vie.
Si je n’avais pas écouté la petite voix à l’intérieur de moi me disant de changer ce qui ne me plaisait pas, je ne serais sans doute pas la jeune femme que je suis aujourd’hui.
Maintenant, j’ai bâti mon caractère haut en couleurs, sans devoir d’explications à personne. J'ai désormais assez de confiance pour aller à la plage en maillot de bain, même à côté de mes pétards d’amies, sans vouloir rentrer dans le sol.
Maintenant, je me suis fixée des idéaux, je m’amène à les atteindre et aller encore plus haut. Pourquoi? Pourquoi pas.
La confiance en soi, c’est primordial. Pas juste pour la plage, mais pour tout. C’est le plus beau luxe qu’on peut s’offrir.
C’est beaucoup de travail, certes, mais ça simplifie tellement la vie.
Gardez la tête haute, gonflez vos poumons et parlez à voix haute.
Soyez qui vous êtes et en cas de besoin, montez sur une chaise.
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